
NOUS AVONS LU
Christian Jeanclaude
Les ombres de l’angoisse
Collection : Oxalis
Édition De Boeck, 2005
Poursuivant sa réflexion sur le concept de l’angoisse comme affect fondamental commencée dans son premier livre Freud et la question de l’angoisse (voir la rubrique nous avons lu, nous avons vu du n°27 d’ENVIE D’ÉCOLE) paru en 2003 pour le deuxième tirage de la deuxième édition, l’auteur vient confronter cette notion à l’épreuve de la réalité de la vie sociale. Il aborde dans un de ses chapitres un sujet sensible pour les rééducateurs de l’Éducation Nationale : la sublimation. Quid de l’angoisse et de la peur dans ce mouvement de transformation, d’élaboration et d’imagination qu’est le travail de création ? Comment aborder les notions de trac, de stress par le biais de la dynamique créée par l’angoisse ?
À l’heure de l’envahissement par le concept de trouble et de celle de norme qui en découle pour parler des souffrances ordinaires à vivre et pour un écolier des difficultés de travailler, d’apprendre et se construire avec ses ratés, ses bégaiements, ses réussites et ses échecs, il est sans doute important de réaffirmer combien la place de la subjectivité est intrinsèquement vitale pour la compréhension du « comment grandir ».
Le livre de Christian Jeanclaude nous ramène sur ce versant de l’histoire personnelle qui tricote pour chacun de nous le pourquoi du « choix » de nos symptômes – une manière de dire sans parler – avec lesquels les rééducateurs ont régulièrement à faire avec ces enfants en panne scolaire.
Noëlle Fiault
Présidente nationale de la FNAREN