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Le psychanalyste Christian Jeanclaude poursuit son exploration de l’angoisse en s’intéressant aux symptômes qu’elle peut produire. Le tout sans jargonner.
S’il n’a rien de l’angoissé, Christian Jeanclaude a tout du passionné bavard et pédagogue convaincu qui cultive dans son action une autonomie certaine ; » psychanalyste laïc » d’obédience freudienne, il dit n’adhèrer à aucune société et n’avance avec prudence que quelques sympathies professionnelles. » La psychanalyse n’appartient à personne ».
Alternative aussi à sa trajectoire, l’écrivain-essayiste d’aujourd’hui ayant suivi une formation universitaire scientifique : écologie, biologie du comportement, primatologie et éthologie humaine. Autant de prémices à la pensée qui confèrent à son discours psychanalytique une orientation singulière, mélange de rigueur, d’esprit d’ouverture et de repèrages précis.
C’est armé de cette histoire ponctuée d’une longue analyse que Christian Jeanclaude a décidé d’explorer puis d’exposer sa réflexion sur l’angoisse. Parce que la littérature analytique est pauvre sur le sujet, parce que les théories freudiennes sont floues. Et puis l’objet renvoie à une problèmatique « personnelle ».
Il publie un premier livre en mars 2001 : Freud et la question de l’angoisse (édition De Boeck, collection Oxalis) pour éclairer le lecteur. Il y revendique la » non confiscation « du savoir : » J’essaie de ne pas jargonner « . Y étudie les mécanismes intimes de l’angoisse sans moralisation en montrant que » l’angoisse n’existe que parce qu’une tension ou une peur entraîne une mobilisation défensive du moi « . Le public accroche : une seconde édition est publiée(1).
Dans Les ombres de l’angoisse, son second ouvrage paru il y a peu (édition De Boeck), le psychanlyste décrypte les effets de l’angoisse dans la fabrication de symptômes et les impasses vitales ainsi crées qui se traduisant selon lui par une peur d’être vivant(2). Il aborde la question religieuse, celle du trac, de l’entreprise et de la sublimation. Et de stigmatiser » cette vaine tentative d’échapper au désir dans l’espoir de se soustraire à l’angoisse « qui n’est ni plus ni moins qu’un renoncement à être.
Franck Buchy
Notes de Christian Jeanclaude
(1) Nous en sommes à la troisième édition (2008, voir précédemment ce livre).
(2) C’est-à-dire la peur d’éprouver, de sentir, d’avoir des affects et des émotions, bref d’être vibrant et plein de vie.