
Ce n’est pas le clinquant d’un diplôme universitaire, même prestigieux, qui fait un(e) analyste mais sa capacité à maîtriser son contre-transfert et à se refuser toute satisfaction et qui pourrait nuire à son(sa) patient(e). Cette capacité, essentielle pour l’émancipation du patient, ne peut pas se faire sans des qualités de générosité, d’amour [1], de renoncement aux satisfactions névrotiques (prise de pouvoir par le savoir par exemple, voire très grave : manipulation du transfert pour rendre l’analyse interminable).
Il sait repèrer le tempo dans le cours de l’analyse qui permet à l’analysant(e) d’entendre telle ou telle intervention qui lui autorisera une prise de conscience assimilée/intégrée qui pourra alors permettre une mutation.
De micro-mutation en micro-mutation, l’analysant(e) va vers sa libération en s’émancipant et en sortant de ses cercles vicieux alienants.
Notes
[1] Dans le film Jimmy P. Psychothérapie d’un indien des plaines de Arnaud Desplechin, l’humanisme du psychanalyste (Devereux) est patent et il s’agit là du point nodal de cette psychanalyse : sans cette attitude profondément humaine, sans cette prise de risque affective, il n’aurait jamais obtenu l’adhésion de l’analysant (Jimmy Picard). Il y a une trentaine d’années, on parlait en psychanalyse de » l’alliance thérapeutique » comme condition indispensable pour pouvoir enclencher le processus analytique au cours d’une cure. Nous avons ici une démonstration magistrale de cette alliance. Je crois qu’il est possible de parler d’amour : le psychanalyste fait preuve d’amour pour son patient, bien que très rigoureux dans sa façon de conduire la cure. Voir la critique du film