D’après Wikipédia :
Jean Rostand, né le 30 octobre 1894 à Paris et mort le 4 septembre 1977 à Ville-d’Avray (Hauts-de-Seine) où il est inhumé, est un écrivain, biologiste et historien des sciences français.
Fils du dramaturge Edmond Rostand et de la poétesse Rosemonde Gérard, Jean Rostand passe son enfance à la villa Arnaga, à Cambo-les-Bains (Pays basque).
Il découvre à l’âge de dix ans les Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre. Licencié ès-sciences de la Faculté de Paris, Jean Rostand s’installe à Ville-d’Avray en 1922, après la mort de son père (1918).
Après avoir participé à la création de la section de biologie au Palais de la Découverte, en 1936, il fonde à Ville-d’Avray son propre laboratoire indépendant et se tient à l’écart des structures universitaires qu’il juge trop contraignantes. Très intéressé par les origines de la vie, il étudie la biologie des batraciens (grenouilles, crapauds), la parthénogenèse, l’action du froid sur les œufs, et promeut de multiples recherches sur l’hérédité.
Jean Rostand commence par publier quelques essais philosophiques, puis partage son temps entre son métier de chercheur et une très abondante production scientifique et littéraire. Avec conviction et enthousiasme, il s’efforce de vulgariser la biologie auprès d’un large public (il reçoit en 1959 le prix Kalinga de vulgarisation scientifique) et d’alerter l’opinion sur la gravité des problèmes humains qu’elle pose. Considérant la biologie comme devant être porteuse d’une morale, il met en garde contre les dangers qui menacent les hommes lorsqu’ils jouent aux apprentis sorciers, comme les tenants de l’eugénisme.
Toutefois, Rostand soutint une forme d’eugénisme (ou eugénisme positif), approuvant tant les écrits d’Alexis Carrel que la loi nazie de 1933 prévoyant la stérilisation de personnes atteintes de certaines formes de maladies mentales[1].
En 1954, cependant (dans les Pensées d’un biologiste), il admettra que « Tout ce que nous pouvons pour nos enfants, c’est de bien choisir leur mère ».
Homme de science, biologiste, pamphlétaire, moraliste, Jean Rostand est aussi pacifiste.
Il milite contre l’armement atomique. Il est un athée convaincu, libre penseur, président d’honneur de la Libre-pensée. Loin cependant d’être sectaire, il montre une grande ouverture d’esprit et beaucoup d’honnêteté intellectuelle. Lors du procès de Bobigny autour de l’avortement, en 1972, il témoigne en faveur de la défense.
L’une de ses citations qui restera à travers des temps : « La science a fait de nous des dieux, avant même que nous méritions d’être des hommes. »
Jean Rostand entre à l’Académie française en 1959 et continue ses campagnes d’information lors de conférences, à la radio ou à la télévision.
Jacques Chardonne, qui fut un de ses proches, a dit de lui : « Jean Rostand, c’est la bonté même, la bonté absolue et dans son plein éclat ».
Jean Rostand a été l’analysant de René Laforgue (analyste aussi de Françoise Dolto, l’acteur Alain Cuny, l’éditeur Denoël, Juliette Favez-Boutonnier/analysant de Sokolnicka [1884-1934], la première psychanalyste laïque en France qui jouera un rôle fondamentale dans l’implantation de la psychanalyse française ; elle fut ensuite mal traitée par ses collègues et se suicida au gaz).
René Laforgue (1894-1962) par Christian Jeanclaude
Personnage essentiel pour la psychanalyse française qui fit une analyse didactique avec Sokolnicka en 1923 : René Laforgue était alsacien. Il fut le premier médecin, dès 1923, à proposer une consultation psychanalytique hospitalière à Sainte-Anne grâce aux appuis de Claude qui soutenait la psychanalyse médicale. Laforgue, né en Alsace allemande, avait été soldat dans l’armée du « Kaiser » en 1914-18. Il était bilingue mais possédait mal la langue française. Il fit ses études de médecine à Berlin, puis à Strasbourg qui avait réintégré la France pour s’y installer comme généraliste avant de tenter sa chance dans la capitale. Son bilinguisme lui a probablement facilité les choses pour se rapprocher de Freud avec qui il eut une correspondance dès 1923. Il est connu pour avoir été un grand clinicien mais son caractère entier et révolté le desservira dans le milieu psychanalytique qui sra injuste.
Par ailleurs, bien qu’antinazi et contre l’antisémitisme, il voulut, avec la bénédiction de Jones sauver la psychanalyse dans l’Allemagne hitlérienne et tenter de sauver la psychanalyse sous la France de Vichy en essayant de perpétuer la Revue Française de Psychanalyse et de créer un Institut sur le modèle du Goering-Institut de Berlin. Il eut même une correspondance avec M.H. Goering. Il échoua dans ses entreprises, se mettant du même coup à dos les autorités (comment, avec ses opinions, aurait-il pu inspirer confiance aux Allemands ?) et bien évidemment toute la communauté analytique qui ne l’appréciait déjà pas vraiment avant la guerre.
Dès 1945, nombre de ses confrères pratiquèrent un ostracisme à son égard dont il eut à souffrir, lui qui avait manifestement été un pilier de l’implantation de la psychanalyse en France.
A son décès, la Revue Française de Psychanalyse (dont nous verrons qu’il était un des fondateurs) ne daigna pas lui consacrer une ligne de notice nécrologique, ce qui montre une fois de plus la férocité et les errements de certains psychanalystes.
Extrait de Jean Rostand
« Celui-ci, à juste titre, repousse la radiesthésie, la métapsychie, l’astrologie ; mais en repoussant de même la psychanalyse, il fait voir que rien n’est plus rare que le discernement dans la négation.
Jean Rostand, Pensées d’un biologiste, 1954 : 110 »