Page de couverture
Quatrième de couverture
Couverture de l’envie d’école n°61
Article imprimé dans envie d’école
Article retranscrit
Après avoir fait une critique de la première édition de ce livre paru en 2001 (Envie d’Ecole N°27), j’y reviens pour la troisième édition pour diverses raisons ; comme il est dit très simplement par l’éditeur : » l’auteur, dans cette nouvelle édition, propose d’unifier l’ensemble de façon plus simple… ».
À savoir, que les concepts imaginés et développés par Christian JEANCLAUDE d’angoisse-tension puis d’angoisse-peur sont resserrés voire vitalisés par la dynamique de l’angoisse présentée comme le stimulant majeur de toute vie, de toute action. Nous touchons là au coeur du livre : « l’auteur décale l’idée courante que l’on se fait de l’angoisse, à savoir que cet affect ne serait qu’un symptôme gênant. »
À la mesure du renversement dialectique auquel nous conviait Freud dans sa seconde théorie de l’angoisse : l’angoisse comme conséquence de la névrose devient la névrose comme conséquence de l’angoisse.
Deux nouveaux chapitres : « une angoisse particulière : l’inquiétante étrangeté » et « L’angoisse dans le rêve » invitent à pénétrer « l’ordinaire » de cet affect dans ses effets.
Présenté avec toute la rigueur scientifique inhérente à un tel sujet, nous suivons aussi le développement de cet affect dans la vie de l’enfant dans toute sa dimension humanisante. Et là serait la seule raison s’il en fallait une seule, qui m’amène à écrire ces quelques lignes.
Dans les bouleversements qui agitent notre place dans l’école, qui touchent à notre métier même et à son essence, ce livre vient démontrer la nécessité de notre travail, de nos rencontres avec des enfants, des familles et des enseignants ; La prise en compte de quoi est faite « la chose », bruyante, terrorisante, apeurante, bruissante, selon, permet d’atténuer, d’apaiser voire comme l’écrit Christian JEANCLAUDE dans un article du dernier numéro de l’ERRE sur les Arts Plastiques : « … la création et la sublimation étant un mode de remédiation des pulsions… processus préexistant à toute forme de relation Symbolique… il devrait vous être possible d’articuler mon cheminement avec vos réflexions… »
L’aide rééducative retenant cette proposition deviendrait une possibilité de réponse à la déshumanisation à laquelle on assiste.
La clarté de l’écriture de cet auteur nous permet une lecture « courante » pour non initiés et nous donne quelques clés pour comprendre que l’angoisse est une dynamique vitale, source de création et que certains de ses effets ravageurs qui n’en sont que l’autre face sont à travailler à temps avec certains des enfants aidés par le RASED, avant qu’elle ne devienne symptôme.
Noëlle FIAULT,
Rééducatrice.