
En ce qui concerne l’autisme, je pense que certains psychanalystes ont exagéré en
interprètant à la « tronçonneuse » les origines de cette structure psychique [1] et peut-être, motivé par un enthousiasme thérapeutique bien naïf, exagéré en laissant croire à des guérisons complètes.
Or les résultats, à la grande époque de la psychanalyse des autistes [2] furent décevants.
Pour beaucoup de psychanalystes l’état autistique a des origines relativement obscures, de toute façon à la croisée de causes organiques d’une part et de causes psychoaffectives lié au développement psychique précoce [3]
Je pense, au-delà de toute polèmique, qu’un encadrement des autistes par des personnes qui auraient fait une analyse [4] est une très bonne chose car il y a une sensibilisation à l’inconscient.
Toujours dans le cadre de la polèmique concernant les rapports entre la psychanalyse et les parents d’autistes, il est classique que ces parents rejettent la psychanalyse car ils l’amalgament en un seul bloc compact. Or il conviendrait de prendre en compte toutes les tendances psychanalytiques à ce sujet.
Notes
[1] En particulier en cherchant l’étiologie de l’autisme dans une défaillance des parents qui serait intervenu très précocement dans la vie de l’autiste, ce qui a eu comme résultat catastrophique de culpabiliser pendant longtemps les parents d’autistes et de discréditer la psychanalyse.
[2] Voir Bruno Bettelheim par exemple.
[3] L’autisme serait différent de la psychose infantile parce d’origine encore plus archaïque. En fait même dans la cas d’une psychose infantile, il y a une expressivité de la vie psychique alors que cette manifestation serait absente dans l’autisme. Tout y est figé. Et dans ce sens un autiste qui glisse dans la psychose infantile est, du point de vue psychanalytique, dans une position plus favorable car atteingnable par une thérapie.
[4] Psychanalyste ou pas.