
Question
Bonjour,
J’aimerais avoir vos avis sur l’opportunité de poursuivre une relation « non-professionnelle » avec un psychanalyste une fois la psychanalyse terminée.
Merci.
Mylène
Réponse
Il conviendrait dans ce cas de se demander (des 2 côtes d’ailleurs, analysant et analyste) pourquoi cette relation devrait-elle émerger ?
De quoi s’agit-il alors que tout devrait tomber en fin d’analyse ?
D’où vient cette demande dans votre cas ? Si elle vient de l’analyste, c’est grave.
Si ça vient de l’analysant, c’est à analyser.
Je pense que c’est très fortement contre-indiqué et la source de grosses difficultés.
Bien à vous
Christian Jeanclaude
Question
J’ai lu votre réponse concernant la relation psychanalyste patient. Une phrase me pose question : « ...tout devrait tomber en fin d’analyse« . Je suppose que ce qui doit tomber relève du transfert, mais je crains soudain que tout tombe réellement avec le transfert. Alors j’espère simplement qu’il reste un peu quelque chose, au moins de la reconnaissance pour le travail effectué avec l’analyste !
Bien cordialement
Mylène
Réponse
A Mylène,
Oui bien sûr vous avez raison.
Idéalement, je pense que tout devrait « tomber ». Arriver à une sorte de « rien n’a d’importance » sinon une seule et unique préoccupation : vivre sa vie et servir la vie.
Ceci dit, idéalement c’est théoriquement donc impossible.
Donc il faut se débrouiller avec ce qu’on est et ce qu’on a fait.
Une reconnaissance ? pourquoi pas ? voire plus, de la gratitude… sentiment noble par lequel on sort grandi. Mais bien plutôt à l’égard de la vie qui vous mener sur ce chemin de responsabilité et de lucidité plutôt qu’à l’égard d’une personne, ici celle de l’analyste.
Bien à vous
CJ
Question
Merci pour votre réponse.
Je continue pourtant à m’interroger sur ce qui devrait tomber (même idéalement) en fin d’analyse. Pour le moment, voilà ce qui me semble devoir tomber : découvrir en aimant qu’on en apprend plus sur soi que sur la personne aimée, qu’autrui nous échappe et nous échappera toujours, et donc que notre amour ne s’adresse pas réellement à l’autre mais à ce qu’il représente pour nous. Il y a , je crois, dans toute relation la rencontre avec quelque chose d’inaccessible (qui nous fait parler). Peut-être est-ce cela qui ne peut tomber et que l’analyse nous fait découvrir. Ca se dérobe mais au moins ça ne tombe pas !
Bien cordialement
Mylène
Réponse
Madame (pour Mylène),
Je viens de me rendre compte que je vous avais mal lu (que c’est difficile de bien lire ainsi que d’entendre d’ailleurs) car vous écrivez : « Alors j’espère simplement qu’il reste un peu quelque chose, au moins de la reconnaissance pour le travail effectué avec l’analyste ! »
Donc vous parlez d’une reconnaissance du « travail effectué AVEC l’analyste » et non pas de la personne de l’analyste.
Dans ce sens donc, ma réponse n’était pas totalement adéquate.
Permettez-moi d’alimenter ce moulin avec une tentative de définition de ma part de ce qui pourrait se produire en séance… en fait une tentative de circonscrire l’os de la névrose de transfert.
Encore une idée : l’analyste est une fonction. Lorsque cette fonction ne présente plus aucun intérêt parce que la névrose de transfert n’a plus lieu d’être, la fonction s’évapore.
Ceci dit, pour reprendre ce que je disais dans la post précédent, rien n’interdit à la personne analysée d’avoir de la gratitude à l’autre personne qui a accepté cette tâche très difficile de N’être QU’une fonction (l’écran blanc, le grand Autre et tutti quanti… peu importe sa nomination… n’empêche que l’analyste n’existe en tant que personne, je veux dire fait de chair de d’âme, que dans un travail, énorme travail, n’être rien pour permettre au transfert de se déployer).
Bien à vous et merci pour vos réactions
Christian Jeanclaude