
Le sociologue Franz Maciejewski publie en septembre 2006 dans le » Frankfurter Rundschau » une découverte : Le 13 août 1898 au cours du premier voyage de Freud dans les Alpes avec sa belle sœur Minna, sa bien-aimée complice au cours de quasiment tous ses voyages, sur le registre de l’hôtel suisse à Maloja, le Schweizerhaus, en face de la rubrique chambre 11, Freud a écrit : » Dr Sigm Freud u frau, Wien « . Minna a 33 ans et Freud 42 ans.
Ils dorment dans la même chambre (comme souvent d’ailleurs ) et déguise la situation en se faisant passer pour un couple marié.
Simple remarque : à l’époque, dans la Suisse puritaine, il ne devait pas être facile pour un homme et une femme de partager une chambre dans un hôtel bourgeois sans se faire passer pour un couple marié.
Bref, découverte vient d’être faite que peut-être Freud couchait avec Minna… autant dire que découverte vient d’être faite que l’inventeur de la libido en avait une… de libido.
Que l’inventeur de la conception du désir comme pivot central de la psyché en avait un… de désir.
Que l’inventeur de l’inconscient en avait un… d’inconscient (car on peut imaginer que s’il a effectivement succombé à son désir sexuel pour Minna, il ne devait pas l’avoir prévu et avait probablement été dépassé par ses propres pulsions).
Pourquoi Freud n’aurait-il pas eu droit à une vie, donc une sexualité, sous prétexte qu’il a élaboré la psychanalyse ?
C’est le contraire qui serait inquiétant, non ? Qu’un pauvre bougre totalement inexistant et étranger au désir aurait pu inventer la psychanalyse, voilà qui serait carrément terrorisant.
Tout sera toujours bon pour tenter de déboulonner Freud (il s’est déboulonner lui-même dès le début en publiant « L’interprétation des rêves »… personne ne le voit-il donc pas ?) pour atteindre avec haine et hargne son message.
Ah ! l’insupportable de l’insupportable : la vacuité du moi au bénéfice de l’inconscient.
L’individu soumis au diktat de son inconscient : zut alors, la vie n’est jamais comme prévue par la bonne sagesse d’une bonne conscience.
L’homme ne sait pas ce qu’il dit, ni ce qu’il fait : c’est intolérable.
Une nouvelle preuve : la destruction méthodique de notre planète alors que tout le monde le déplore d’un air compassé. Que nous soyons une espèce ridicule, nous le savions.
Mais de là à franchement détruire notre écosystème planétaire… les mots manquent.
A moins de citer Pascal (Blaise, 1623-1662).
Quelle chimère est-ce donc que l’homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige ! Juge de toutes choses, imbécile vers de terre, dépositaire du vrai, cloaque d’incertitude et d’erreur, gloire et rebut de l’univers. » (H. VIII ; B. VII, 434)
Cette façon de fouiller dans la vie de Freud et plus particulièrement de se délecter des secrets d’alcôve (?!) a quelque chose de nauséabond.
Christian Jeanclaude